La manif des notaires
Le 17 septembre, l’équipe de l’Annuaire Officiel du Notariat est venu soutenir les notaires à Paris, place de la République. Ils sont 20 000 sur la grande place noire de monde, il fait très chaud et l’ambiance est joyeuse.
Déjà, dans le métro, on les repère. Ils arrivent par groupes et se retrouvent sur le quai de la station. Un peu perdus, c’est normal, on n’a pas l’habitude de manifester dans le notariat.
Sur la place, je suis étonnée par l’ampleur des moyens, écrans géants aux quatre coins, caméras en hauteur, énorme podium et surtout la foule, la place de la République est noire de monde. Il fait très chaud, la musique nous accueille, c’est plutôt gai et bon enfant, les bannières régionales flottent au dessus des têtes, les revendications se lisent sur des petits panneaux portés par les manifestants : « Déréglementer n’est pas réformer. Une vie sans notaires, c’est vous qui faites les frais… » Beaucoup portent des tee-shirts, blanc et bleu, arborant la Marianne stylisée du CSN, et des inscriptions au dos, il y a aussi le brassard « notaires en colère ».
Il y a des notaires, mais aussi et surtout leurs collaborateurs, et l’on annonce 20 000 personnes sur la place et 24 000 devant les préfectures de tout l’hexagone, de la Corse à la Bretagne, le notariat gronde. Je suis frappée par la jeunesse d’un grand nombre de manifestants, le notariat français se renouvelle, le notaire n’est pas ce vieux barbon ventru derrière son bureau Louis XVI. Sans doute, les Français s’en rendront compte à la télévision ce soir.
Les discours, ferme et sévère pour Maître Tarrade, enflammé et digne d’un tribun politique pour Maître Vogel sont applaudis à tout rompre.
Même le représentant des syndicats CGT, FO, CFDT, s’en prend au gouvernement : « protégez vos notaires, la nuit du 4 août ne doit pas recommencer… » Je n’en crois pas mes oreilles… Le notariat est donc si uni pour que même leurs syndicats, pas vraiment connus pour aimer le capitalisme, les soutiennent.
Puis ce sont des témoignages de notaires, issus de régions différentes, hommes ou femmes, jeunes ou dans la maturité, tous martèlent leur fierté d’être notaires, de servir leurs concitoyens et leur pays. Tous appuient sur la nécessité de conserver ce maillage territorial qui permet à tous, même les plus isolés, d’avoir des conseils juridiques à proximité.
Je rencontre des notaires provinciaux : « Je suis là, mais mes collaborateurs sont à Reims, Caen ou Cherbourg, devant la préfecture » Des notaires des Yvelines : « Nous sommes tous là, sauf deux qui ont mal au dos ».
C’est vrai, je rencontre des collaborateurs que je connais bien, ils applaudissent.
Je repars rassurée, ils vont se battre. Gare à ceux qui voudront faire plier le notariat.
Caroline Lambert